Le script
Le script sert lors d’un enregistrement de voix off pour un screencast et pour l’enregistrement face caméra. Il sert aussi pour la création des sous-titres, éléments indispensables à l’accessibilité des vidéos. C’est un texte écrit qui va être dit, il
faut donc l’adapter au style conversationnel. Dans le cas d’utilisation d’un prompteur, il est visible en regardant la caméra, pour un screencast, il est imprimé en gros caractères, dans la police d’écriture qui est la plus agréable, en capitales
ou minuscules. Il est recommandé de ne pas imprimer en rectoverso un script devant être utilisé pour la réalisation d’un screencast, ceci afin d’éviter que le bruit du papier ne s’entende lors de la captation audio.
Le script permet aussi, lors du tournage, de noter les informations utiles pour le montage (date, heure, time code, nombre de prises, etc.).
À quoi ressemble un script ?
C’est un document écrit qui contient tous les mots qui sont prononcés.
Voici un exemple du début du script du MOOC BIM GA-INSA
« Le BIM, qu’est-ce que c’est ? // Le terme BIM vient de l'anglais Building // Information // Modeling qui se traduit par // Modélisation // des Informations ou des données // du Bâtiment.
La démarche BIM s'inspire de systèmes développés dans d'autres contextes comme // l'industrie aéronautique et spatiale.
Le concept de maquette numérique existe depuis 1995 / suite à une initiative américaine d’une douzaine d’entreprises qui / engagent alors / une réflexion autour de l’échange simplifié de fichiers. /Il a fallu vingt ans pour que le concept s’impose.
Depuis / les concepteurs de grands projets se sont approprié le BIM / initialement pour mener à bien des projets complexes / tels que le musée Guggenheim à Bilbao ou la fondation Louis Vuitton à Paris.
De nos jours / l’ensemble des acteurs sont invités à généraliser l’usage du BIM dans leur quotidien. »
Le script contient non seulement les mots mais aussi des indications sur les intonations et les pauses représentées dans l’exemple ci-dessus par des /, pour un screencast il est possible d'indiquer par CLIC les actions
qui doivent être faites pour activer les transitions.
Cette notation est bien évidement une proposition, qu’il est possible de personnaliser !
Préparer un script
Le ton d’une intervention vidéo est crucial. Plus une intervention est spontanée rythmée et claire, plus elle facilite l’assimilation de l’information.
Paradoxalement, avoir l’air naturel demande un travail de préparation et d’adaptation de texte qui lui n’a rien de spontané…
Le script est envoyé aux ingénieurs pédagogiques suffisamment longtemps avant le tournage pour donner le temps d’identifier les passages nécessitant des illustrations supplémentaires et pour la mise en valeur des mots-clefs affichés dans la vidéo.
La validation porte sur la forme, le fond relevant de la responsabilité de l'auteur. Cependant il est important que l’ingénieur pédagogique fasse œuvre d’esprit critique et propose éventuellement des améliorations.
L’impression du regard fixe d’un intervenant filmé est plus liée à la mauvaise connaissance du texte qu’au regard dirigé vers le prompteur ! C’est pourquoi, il est capital de relire pour connaître et s’approprier le texte avant le passage en
studio.
Quelques éléments pour un préparer un script.
Les processus d’apprentissages
Le scénario pédagogique et donc la rédaction des scripts doivent tenir compte des processus d’apprentissages identifiés.
Pour favoriser :
- La compréhension
- La conceptualisation
- La mémorisation littérale
- La procéduralisation
- L’automatisation
- La prise de conscience
En fonction de ce que l’on souhaite favoriser, il existe des scénarios adaptés.
1 Prendre en compte les apprentissages lors de la conception d’un scénario pédagogique, Manuel Musial, Fabienne Pradère et André Tricot. http:/journals.openedition.org/rechercheformation/1483
C’est pour cela que nous recommandons des échanges entre les ingénieurs pédagogiques et les auteurs.
La durée
La durée idéale pour une vidéo est de moins de 5 minutes. Au-delà, il y a un risque de démotivation et d’abandon. Il faut donc savoir adapter l’intervention pour accomplir les objectifs pédagogiques dans un temps limité.
Afin d’être exhaustif sur le sujet, il est possible d’avoir plusieurs vidéos dans une même section.
Attention à la surcharge cognitive (La théorie de la charge cognitive 1 met en jeu la capacité de stockage d'informations en mémoire de travail et l'intégration de nouvelles informations : cette charge cognitive dépend de ce qui est présenté (charge intrinsèque) et de la façon dont cela est présenté (charge extrinsèque). Ces deux aspects s'additionnent : la charge intrinsèque d'une tâche peut être acceptable en mémoire de travail, mais si à cela s'ajoute une charge extrinsèque trop importante, le sujet sera en surcharge cognitive.
1 Revue de Psychologie de l'Education (1998), 1, 37 - 64
André Tricot, Charge cognitive et apprentissage. Une présentation des travaux de John Sweller
Autant que possible, essayez de respecter : un sujet par phrase, une idée par paragraphe, un objectif pédagogique par section.
Rythme des mots et construction des phrases
En moyenne, un présentateur de journal télévisé utilise plus de 200 mots par minute. Un journaliste scientifique parle à un rythme de 130 mots par minute. Pour un module de formation, un rythme de 100 à 130 mots est idéal pour faciliter l’assimilation et la mémorisation par l’apprenant.
Une exception possible est le teaser d’un MOOC ou il faut capter en peu de temps l’attention, il est alors possible d’avoir un débit rapide, mais qui doit donner une impression de tonicité et non de précipitation !
Le message essentiel
Une technique simple pour structurer son plan de script est de commencer par le message essentiel de son intervention. Elle doit pouvoir apporter le maximum d’éléments de réponse aux questions suivantes :
- Qui ? Quels sont les acteurs qui vont être mentionnés ?
- Quoi, Quel sujet ?
- Comment ? Quelle méthode ?
- Quand ? A quel moment ? A quelle étape cela intervient ? Quelle durée ?
- Où ? À quel endroit ? Dans quel service ?
- Pourquoi ? Dans quel but ? Quelle utilité ? Quelle solution ?
Une fois que le sujet est couvert, passez à la liste des sujets que vous allez aborder.
Captez l’attention dès le départ
Surprenez. Il faut savoir surprendre, interpeller, éveiller la curiosité de l’apprenant, dès le départ.
Savoir répéter sans
redire
Il est intéressant dans un screencast ou une vidéo de combiner une explication orale avec un schéma, d’afficher les mots-clés, les concepts clés, etc.
Analogies
N’hésitez pas à comparer des idées complexes a des images simples. Un système embarqué peut devenir une radio, une surface peut être exprimée en terrain de foot, etc.
Anecdotes
Une anecdote, par son côté “vécu”, permet d’illustrer, de dynamiser la présentation et de provoquer une rupture dans un discours afin de permettre de remobiliser l’attention des apprenants.
Utilisez des expériences permet aussi de contextualiser un propos théorique, ce qui renforce la crédibilité d’une intervention.
La place de l’intervention dans le module de formation
Une intervention doit prendre une forme différente en fonction de son positionnement dans le déroulé chronologique d’une formation. Dans la première partie du cours, il faut faire découvrir la matière ou le sujet. Il ne faut pas hésiter à expliquer, définir et illustrer. Si, l’intervention arrive en fin de module, il est possible d’être plus direct en tenant compte de ce qui a été déjà abordé.
Si des éléments importants doivent être mentionnés mais ne trouvent pas une place dans le rythme d’une vidéo ou d’un diaporama, il est possible de les mentionner ailleurs : par exemple, par un lien vers une ressource externe ou avec un texte additionnel
qui sera proposé en fin de chapitre du module de formation comme ressource supplémentaire.
Brouillon, édition et amélioration du script
Le premier jet d’un script n’est pas toujours le bon. Pour cette raison, nous vous recommandons de l’envoyer le plus tôt possible à l’ingénieur pédagogique qui pourra ainsi vous aider dans la rédaction.
N’hésitez pas à partager vos doutes dans le document Les principaux points de vigilance à prendre en compte sont les suivants :
● Le propos est-il clair ?
● Les phrases sont-elles courtes, faciles à prononcer ? correspondent-elle à votre style ?
● Le texte respecte-t-il les consignes de format ?
● Les objectifs pédagogiques sont-ils respectés ?
● Le texte est-il bien minuté ?
● L’intervention alterne-t-elle entre images et textes, concrets et abstraits ?
● Le message essentiel est-il passé ?
Actif
Plus on utilise le présent, plus l’apprenant aura l’impression d’assister à une intervention vivante et d’actualité. Ainsi, pour raconter une histoire, même passée, le présent de narration est plus engageant : “En 1995, les chercheurs ont un problème de connexion internet car les fournisseurs d’accès proposent alors un faible débit”.
Les mots difficiles à prononcer
Certains mots se lisent plus facilement qu’ils ne se prononcent, parfois à cause des mots qui les encadrent dans la phrase. Avant de valider votre script, lisez systématiquement à haute voix votre texte : vous éviterez ainsi de vous tendre des pièges ! Cela va aussi vous permettre de connaître la durée de votre intervention.
En fin de phrase la prononciation et le ton juste de « etc. » pose souvent des problèmes, soyez vigilant dans son utilisation.
Essayez de lire à haute voix « et/ou »… Comment cela sonne ? La plupart du temps un et/ou peut-être remplacé par un « ou »...
Les précautions oratoires
Si elles ne sont pas nécessaires, éviter les précautions oratoires qui alourdissent une présentation orale. À : “Cependant, ceci n’est qu’un exemple illustratif, les objets connectés offrent plus de possibilités.”, préférer “Les objets connectés offrent plus de possibilités encore”… Allez à l’essentiel, dès le début des phrases.
Les parenthèses
Les parenthèses sont des pièges, lors de la lecture d’un script on hésite toujours sur les élements qui sont « entre parenthèses », préférez l’usage des virgules.
Les Acronymes
À la première mention d’un acronyme, il est important de l’expliquer intégralement. Il est possible de le faire oralement ou bien en l’affichant de façon synchrone avec le discours.
Faites des pauses
L’apprenant a besoin de pauses pour intégrer ce qu’il vient d’entendre. Une méthode simple est de laisser afficher sans commentaire sonore quelques secondes un graphique, une image, etc. à la fin d’un chapitre.
Il est préférable d’intégrer les pauses lors de l’enregistrement plutôt qu’en postproduction.