Cycle de vie des ouvrages
Cours

L'établissement du plan pluriannuel de maintenance prévisionnelle,

A partir de la connaissance de l'état de santé du patrimoine (formalisé dans le carnet de santé) ou de la durée de vie théorique des différentes parties d'ouvrage, et des opérations de gros travaux nécessaires (décrites dans le plan de conservation du patrimoine), le but est de définir le plan pluriannuel des opérations de maintenance.

La finalité de ce plan peut être variable, son contenu, sa méthode d'élaboration et sa durée d'application en dépendent. Deux finalités essentielles sont à retenir :

  • Etablir un plan opérationnel (court terme)

    La programmation effective des opérations à court terme correspond à un besoin réel et confirmé de nécessité de travaux.

    Il doit s'appuyer sur la connaissance de l'état des biens, le carnet de santé de l'ouvrage, enrichi par des mesures effectives d'indicateurs, éventuellement par un diagnostic d'expert pour évaluer précisément la gravité de la situation et l'urgence des travaux.

  • Etablir un plan prévisionnel (moyen et long terme)

    Par opposition, une approche budgétaire nécessite de quantifier les provisions pour travaux d'entretien et de maintenance sur une période plus longue.

    Cette approche peut s'appuyer sur une méthode d'analyse de la durée de vie des composants, basée sur une approche statistique ou des préconisations des fournisseurs (par exemple : tel type d'étanchéité est à remplacer au bout de 10 ans). Par définition, plus la taille du patrimoine est importante, plus cette approche sera pertinente et juste, à l'opposé, il faut être très critique sur son application dans le cas d'un patrimoine de taille réduite.

    La même méthode peut être utilisée à des fins de contrôle, par exemple : au niveau central, le gestionnaire peut s'interroger sur un ouvrage dont l'étanchéité a déjà été changée 3 fois en 12 ans alors que sa durée de vie prévisionnelle était de 10 ans, ou encore qu'aucun ravalement de façade n'ait été demandé depuis 25 ans pour une durée de vie prévisionnelle de la façade de 10 ans.

En résumé, pour obtenir une évaluation des provisions à mettre en place pour les gros travaux de maintenance, ce plan doit explorer le long terme, soit une période de dix ans, quinze ans, voire plus. Pour programmer effectivement les opérations sur le court terme, une projection sur trois années suffit. Il en est de même pour contrôler la validité d'un budget au niveau d'une direction générale et arbitrer entre plusieurs sites.

L'établissement de ce plan peut nécessiter une évaluation plus précise de l'état d'usure des biens et donc avoir recours à des diagnostics complémentaires sur des points spécifiques, soit d'un bâtiment soit sur l'ensemble du patrimoine (par exemple diagnostiquer les réseaux d'eau usée ou les dispositifs de sécurité, etc.). Rappelons que conceptuellement, notre modèle positionne l'activité de connaissance de l'état du patrimoine dans le processus de gestion des biens.

L'établissement de ce plan se base sur une analyse économique en coût global des opérations de maintenance courante, sur la qualité de service rendu et sur l'évaluation des risques en matière de sécurité des biens et des personnes.

Notons que, généralement, dans le plan pluriannuel des opérations de maintenance sera intégré le plan de travaux de mise en conformité réglementaire.

Plusieurs approches complémentaires peuvent être développées pour programmer ces opérations de maintenance. Le lecteur pourra consulter l'ouvrage de Pascal Hendricks et Jean Perre tpour plus de détails.. Il est important de choisir la bonne méthode en fonction de la finalité.

Enfin, il semble évident que ce plan pluriannuel de maintenance prévisionnelle doit être considéré comme un plan glissant remis en cause annuellement.

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